6 oct. 2012

Sur la page ivoire, douce, tendre, j'écris le silence plein, délié, libre...
Je sens la présence du souffle incarné des poignets et des doigts qui portent la plume, soutenant le crissement ailé, fragile, et pourtant puissant des mots du dedans.
Dedans, dehors, tout prend forme et corps, présence habitée là où je respire, là où je suis, là où je vais.
L'inattendu me surprend au détour de la ligne, juste après la virgule !
Te voici tel un songe envoûtant, fil d'Ariane coloré, charmant. Tu danses, je vois tes jambes qui s'agitent dans l'air frais du matin ; la rosée scintille et s'éparpille
en éclaboussant les jonquilles à peines éveillées.
Est-ce possible !... est-ce possible !... je le crois, je le sens... tout près, plus près encore, réel, profond, subtil... le don... inattendu.
Le chantier prend racine et sera.
Catherine

Henry Moore 1957